Depuis mi-mars, nous traversons une période d’incertitude inédite provoquée par la crise sanitaire, où le besoin d’innover et de se digitaliser n’a jamais autant été nécessaire pour les entreprises. Cependant comment une entreprise peut innover dans un temps réduit, tout en gardant des budgets serrés ?
Sylvain Couthier, Président du Groupe ATF, et moi-même avons répondu à ces questions dans un PentaLive exclusif animé par Cyrille de Lasteyrie, où nous vous présentions le Design Sprint ; une méthode d’innovation unique qui vous permet de construire un prototype répondant à votre problématique en 4 jours seulement.
Quel est l’intérêt d’organiser un Design Sprint ?
Cyrille de Lasteyrie : Qu’est-ce qu’un Design Sprint ?
Alexandre Vallin : Le Design Sprint est une méthode créée en 2010 chez Google Venture, qui vise à passer de l’idée au prototype. Pour faire simple, j’ai une idée, mais je souhaite la tester, pour vérifier qu’elle puisse donner lieu à un produit. C’est donc la première étape de la phase d’idéation du produit.
Un Design Sprint se déroule sur 5 jours, avec des objectifs précis, où on va jusqu’à produire le prototype et le tester auprès des utilisateurs. Le principe de cette méthode est de remettre les utilisateurs au centre de la réflexion du produit, en les intégrant à la démarche et en leur faisant tester le produit à la fin. Chez Pentalog, nous avons optimisé sa durée à 4 jours pour permettre à l’équipe d’être concentrée à 100% et ne pas perdre en efficacité à la fin du Design Sprint.
C. L. : Pourquoi se lancer dans un Design Sprint ?
Sylvain Couthier : Pour le Groupe ATF, cette démarche est motivée par 2 aspects :
- L’entreprise est-elle suffisamment digitalisée ? Avec le Covid-19, on constate que les entreprises peu digitalisées sont plus en difficulté aujourd’hui.
- Nous sommes une entreprise de croissance, avec de nombreux projets. On se rend compte alors qu’on peut passer beaucoup de temps sur un projet avant de s’apercevoir que ce dernier n’a pas beaucoup d’intérêt, ou encore que certains projets structurants mettent trop de temps à aboutir et ne sont plus en phase avec les besoins des clients.
On cherchait alors une solution pour réfléchir à ses projets qui pourraient simplifier la vie de nos clients, mais également de nos équipes en interne. Pentalog nous a alors proposé de réfléchir ensemble à ses problématiques avec la méthode du Design Sprint.
Regardez en intégralité le témoignage de Sylvain Couthier.
Comment organiser un Design Sprint ?
C.L. : Comment intégrer les clients au Design Sprint ?
A. V. : Deux semaines avant le démarrage du sprint nous avons contacté des clients ciblés afin de leur expliquer notre démarche, et l’objectif de celle-ci. Au cours du sprint, les clients seront sollicités uniquement le premier et le dernier jour.
C.L. : Comment avez-vous sélectionné vos clients ? N’avez-vous pas eu peur qu’ils refusent, par manque de temps par exemple ?
S. C. : En effet, au départ on avait peur de cette réaction, mais en fin de compte, on se fixe souvent des barrières. À partir du moment qu’on explique notre démarche, que l’on souhaite développer un nouveau service qui va faciliter leur travail, les clients sont emballés pour y participer. On a alors décidé de contacter nos clients les plus exigeants pour se confronter à leurs besoins et à la réalité du marché.
C.L. : Qui participe au Design Sprint ?
A. V. : Chez Pentalog, nous limitons les Design Sprint à 8 participants. Pour le Groupe ATF, nous avions sélectionné 6 clients qui participaient en tant qu’utilisateur le premier et le dernier jour. Puis nous avions 6 employés du Groupe ATF, accompagnés par 2 consultants Pentalog, un Sprint Master et un UX Designer.
C.L. : Comment se déroule un Design Sprint ?
A. V. : Le 1er jour, on interview collectivement les clients afin de leur présenter la démarche, pourquoi on y a recours, mais également pour les interroger sur comment on pourrait améliorer leur collaboration avec le Groupe ATF.
Après cet entretien, on ressort avec des informations que chaque participant va restituer, afin de faire ressortir les besoins des clients. Ensuite, l’équipe vote sur le niveau d’importance des différents besoins, de manière à déterminer les principes fondateurs sur lesquels l’équipe va développer une solution.
S.C. : Cette 1ère journée d’interviews avec les clients est importante, car elle permet à l’entreprise de recentrer l’attention sur ses clients et donc de donner la bonne direction dans laquelle nous devons travailler.
A. V. : Le 2ème jour, chaque participant de l’équipe va dessiner des « écrans » qui peuvent répondre aux besoins des clients. Après les premiers dessins, l’équipe vote à nouveau pour sélectionner les « écrans » qui répondent le mieux à leur problématique.
Le 3ème jour, l’UX Designer va intervenir pour créer le prototype, il va le concevoir et l’améliorer avec l’équipe. À la fin de cette journée, le prototype est prêt pour être présenté aux clients.
Le 4ème jour, on présente le prototype à chaque client individuellement, et on leur fait faire plusieurs exercices afin de vérifier si l’expérience est fluide ou non. Suite à ces entretiens, les clients doivent noter leur niveau de satisfaction du prototype présenté. Grâce aux entretiens, on peut alors vérifier si on répond bien à la problématique du client, mais également s’il est satisfait par cette nouvelle solution.
Vous souhaitez organiser votre premier Design Sprint ? Retrouvez toutes les réponses dont vous avez besoin pour vous lancer dans notre dernier article.
C.L. : Après la présentation du prototype au premier client, est-ce que vous représentez ce même prototype, où vous commencez déjà à l’améliorer ?
A. V. : Après chaque entretien, on garde toujours 15 minutes pour travailler sur d’éventuelles améliorations. L’objectif est de faire les corrections nécessaires sur des défauts flagrants afin d’éviter de collecter ce feedback à chaque nouvel entretien.
Quels sont les résultats ?
C.L. : Comment les résultats des entretiens sont-ils analysés ?
A. V. : Suite aux entretiens, les experts Pentalog travaillent sur un livrable qui reprend la problématique utilisateur sur laquelle l’équipe a travaillé, le prototype qui a été créé au cours de ce Design Sprint, ainsi que le niveau de satisfaction des clients. Ce livrable est ensuite présenté aux dirigeants et à l’équipe.
Concernant le niveau de satisfaction, il faut savoir que si on n’atteint pas la moyenne de 8/10, soit il faut réitérer le Design Sprint afin d’améliorer l’idée, soit il faut abandonner l’idée. En effet, l’objectif est de se rendre compte rapidement, s’il faut abandonner le projet pour éviter d’investir du temps et de l’argent dans ce dernier qui ne donnera pas de résultat.
Avec le Groupe ATF, on a eu un bon niveau de satisfaction avec 8,6 de moyenne, ainsi que des retours positifs de la part des clients et de l’équipe en interne qui avait hâte de lancer cette nouvelle solution.
S.C. : Grâce au Design Sprint, on a pu valider rapidement l’idée afin de poursuivre les investissements dans ce projet.
C. L. : Question de novice, mais imaginons : je suis chef d’entreprise, on vient de finir un Design Sprint avec un prototype satisfaisant. Pour démarrer le projet, est-ce que qu’on part de ce prototype, ou on réunit à nouveau toute l’équipe pour recommencer le projet de manière carré ?
A.V. : Le prototype crée lors du Design Sprint est constitué d’écrans cliquables qui permettent de simuler le niveau d’expérience utilisateur que l’on aura avec l’application finale. Grâce à ce prototype, on détermine dans un premier temps que la solution répond bien à la problématique de l’utilisateur. Il permet également de construire un backlog, c’est-à-dire la liste de toutes les exigences fonctionnelles identifiées pendant le sprint afin d’estimer le budget et le développement nécessaire pour réaliser cette application.
C.L. : Quel est le coût d’un Design Sprint ?
A. V. : Pour 4 jours de Design Sprint on a un budget moyen de 7 000 €, qui comprend la préparation, l’expertise d’un Sprint Master et d’un UX Designer pour la durée du sprint.
S. C. : C’est un investissement sur 1 semaine, certes, mais qui nous donne la certitude que notre projet va dans la bonne direction, qu’il y a un réel intérêt à le poursuivre et à investir. D’une certaine manière, on fait des économies, car on ne va pas investir pendant 6 mois dans un projet qui finalement ne verra pas le jour.
Vous souhaitez en savoir plus sur le Design Sprint ? Contactez dès aujourd’hui nos experts Pentalog, nous vous offrons en plus un rendez-vous de préparation gratuit pour calibrer votre Design Sprint.