Comprendre et dompter la situation économique actuelle est une véritable gageure. Alors que le marché de la technologie reste très fort, il est tout de même parcouru de spasmes qui affectent tous les secteurs. Parmi eux on accueille des petits nouveaux, comme le retail, les instruments de paiement, la finance décentralisée et jusqu’aux startups qui voient leurs levées de fonds rendues plus difficiles.
L’obligation d’agir dans le digital reste au plus haut, mais simultanément se développe dans les conseils d’administration et les directions générales un vent de prudence, ou de panique, qui se nourrit à l’inflation et aux pénuries diverses.
Résultat : les CIO et les CTO sont confrontés à des prises de décisions brutales et sont invités à sabrer dans des projets qui étaient pourtant prioritaires une semaine plus tôt.
Considérant que la course aux marchés et à la productivité dans les organisations est, et restera, principalement digitale, ils savent que ces suspensions seront aussi momentanées que coûteuses, aussi difficiles et longues à redémarrer qu’il fut simple et rapide de les arrêter.
À bien y regarder, la vague de coups de machettes qui se propage dans les Directions Produit et les systèmes d’information fait suite à une longue période d’euphorie, d’affirmation de puissance digitale où l’on a internalisé à l’excès. Comme si toutes les entreprises avaient oublié le mantra des décennies précédentes : Opex* et coûts variables valent mieux que Capex* et coûts fixes.
Nous sommes rentrés dans une crise qui durera au moins 3 ans, c’est donc le moment d’agir et de flexibiliser l’organisation digitale.
Dans un papier d’anticipation prévoyant une crise pour 2023 environ, j’avais décrit la période qui s’ouvre comme l’Accountant’s Creed. C’est bien le comptable qu’il faudra convaincre pendant les prochaines années. Que vous soyez dans une startup ou une grande entreprise, personne n’échappera à l’exigence de prédictibilité et à la vision orientée cash des directions financières.
Et comme 3 ans c’est long, il est clair qu’il faudra bien redémarrer des chantiers, en mitigeant mieux les risques et prônant une approche mixant les coûts fixes et les coûts variables. Ce pourrait même être le seul langage audible par les DAF et autres boards.
L’Outsourcing moderne permet d’ajuster les up and down par contrat !
L’outsourcing d’aujourd’hui permet d’intégrer à l’extérieur (joli paradoxe) des services entiers, en prévoyant tout autant le ramp up que le ramp down ! Les principes de la collaboration sont parfaitement décrits, suivant des modèles établis et un cadre de coopération anticipé par contrat. On peut viser haut en qualité et disposer d’une réactivité augmentée, tant dans la croissance que dans la réduction des budgets.
Le graphique ci-joint est tiré du réel. Il n’est pas imaginaire, il est anonymisé. Il s’agit de l’un des clients les plus anciens de l’histoire de Pentalog, avec lequel nous n’avons pas cessé un seul jour la collaboration entre 2002 et 2021. Il s’agissait d’un produit SaaS de gestion immobilière, exploité par les plus grandes entreprises européennes.
Pentalog aura été présent tout au long de sa longue vie, avec deux collaborateurs dédiés au départ, jusqu’à une trentaine de personnes en 2021. Pendant toute sa vie, ce produit aura connu beaucoup plus de collaborateurs Pentalog que de salariés intégrés (probablement 70% de Pentalog). Ce choix stratégique lui aura permis de facilement prendre des risques d’accélération et de pouvoir décélérer pendant la crise de 2008 sans aucun traumatisme en interne. Nous avons accompagné ce client à son apogée jusqu’au rachat, alors qu’il pénétrait massivement le Dax et le Cac 40.
Cette stratégie a très certainement contribué aux cessions rapides de l’entreprise à deux reprises. L’éditeur SaaS avait déjà largement flexibilisé sa structure et pouvait répondre très facilement à toute sollicitation, en Ramp up ou en Ramp down. Résultat, en vingt ans le produit a connu un succès croissant et trois propriétaires, sans aucune crise de l’ownership. Un cas d’école en termes de valorisations multiples dans un cadre tout à la fois STABLE et FLEXIBLE.
Le vrai sens de l’outsourcing moderne c’est ça, être capable d’intégrer dans sa stratégie une variable d’ajustement qui permet de protéger ses équipes internes tout en garantissant une croissance contrôlée et durable, quel que soit le contexte.
* OPEX (dépenses d’exploitation) et CAPEX (dépenses d’investissement)